Institut de veille sanitaire (INVS) – Novembre 2009
Vendredi 29 janvier 2010, par
Santé et questions sanitaires
Impact, prévention, opportunité d’un système d’alerte. Responsable Karine Laaidi, épidémiologiste, InVS.
Il présente les connaissances bibliographiques sur les relations froid/santé (mécanismes physiologiques, facteurs de risques, pathologies), des éléments contextuels sur les vagues de froid passées, les activités de l‘InVS sur le sujet et les dispositifs étrangers. Un bilan des mesures de protection de la population contre le froid a été dressé, distinguant actions de fond ou en alerte. Un indicateur et des seuils prédictifs d‘un impact sanitaire ont été recherchés. L‘étude, réalisée sur Paris Petite-couronne et Marseille (1984-2003), repose sur l‘analyse de séries temporelles afin de définir la surmortalité liée au froid.
Ce rapport répond à une saisine de la Direction générale de la santé. Après avoir présenté différentes informations contextuelles sur la relation froid et santé (éléments bibliographiques, description de la dernière grande vague de froid en France et historique de la gestion du froid en France depuis 2003), il traite des actions à mettre en place afin de protéger la population de l’impact des vagues de froid, puis de la possibilité de développer des indicateurs et des seuils prédictifs d’un impact sanitaire, et enfin de l’intérêt d’utiliser ces seuils dans un système d’alerte spécifique.
L’étude bibliographique a montré que la mortalité hivernale était due non seulement au froid mais également à des causes infectieuses ainsi qu’à d’autres facteurs de risque de nature comportementale (fêtes de fin d’année, modification du régime alimentaire, etc.). La relation entre température et mortalité présente une forme générale en U, avec un optimum thermique, pour lequel la mortalité est minimale, qui se situe entre 15 et 25 °C selon les climats ; la mortalité augmente vers les
basses ou les hautes températures de part et d’autre de cet optimum.
Par ailleurs la mortalité hivernale est plus importante dans les pays à climat tempéré que dans les pays à climat froid, du fait à la fois d’une acclimatation physiologique, d’une adaptation comportementale et des moyens de chauffage disponibles.
Les mécanismes physiologiques déclenchés par le froid mettent en jeu les systèmes nerveux, endocrinien, cardiaque et respiratoire.