Après plusieurs années de terrain au service de la lutte contre la précarité énergétique, Anne-Valérie Duc vient de rejoindre le CLER-Réseau pour la transition énergétique en tant qu’animatrice du réseau RAPPEL. Rencontre avec cette professionnelle engagée.
Peux-tu revenir rapidement sur ton parcours ?
Anne-Valérie Duc : Animée par l’envie de contribuer à la préservation de l’environnement, j’ai fait des études en écologie et en maîtrise de l’énergie, et j’ai travaillé dans des structures très variées : associations, bureau d’études, entreprises et collectivités. Mes premières expériences professionnelles en lien avec la précarité énergétique remontent à 2014, lorsque j’accompagnais des ménages modestes dans leurs travaux de rénovation. Par la suite, j’ai eu le plaisir de travailler pendant 7 ans à l’ALEC07 en Ardèche, où j’ai poursuivi l’accompagnement des ménages en précarité énergétique à travers la rénovation, mais également dans le cadre du programme Slime. J’ai ensuite animé le dispositif Slime à l’échelle d’intercommunalités dans la vallée de la Drôme, avant de rejoindre le CLER-Réseau pour la transition énergétique en août 2023 pour animer le réseau RAPPEL.
Pourquoi as-tu voulu rejoindre l’animation du réseau RAPPEL et plus particulièrement le CLER-Réseau pour la transition énergétique ?
A.V.D : La lutte contre la précarité énergétique est une cause qui me tient à cœur car elle fait le lien entre justice sociale et climatique. Le poste d’animation du RAPPEL était une suite évidente dans mon parcours, avec l’envie de servir le réseau en m’appuyant sur mes connaissances du terrain. En tant que membre du réseau RAPPEL depuis de nombreuses années, le travail réalisé par l’équipe d’animation m’était familier. J’ai eu envie de m’y investir pleinement.
Quel chemin reste-t-il à parcourir dans la lutte contre la précarité énergétique ?
A.V.D : Le chemin peut paraître long et complexe. Avec l’inflation et la hausse des prix de l’énergie, la précarité énergétique est un phénomène qui s’intensifie. Certaines mesures comme l’interdiction de location passoires énergétiques et le renforcement des aides à la rénovation vont dans le bon sens, mais elles ne suffiront pas. Sortir les personnes de la précarité énergétique nécessite un accompagnement sur mesure qui prend en compte l’individu dans sa singularité et ses difficultés rencontrées, qu’elles soient sociales, sanitaires, financières ou liées au logement. Il est indispensable de permettre aux acteurs de terrain de se coordonner et de leur donner les moyens d’accompagner les ménages de manière soutenue et dans la durée.
Quel rôle peut jouer le réseau RAPPEL ? Quelle vision souhaites-tu défendre aux côtés des membres ?
A.V.D : Je suis convaincue que c’est à travers la diversité des acteurs, et en croisant les regards, que l’on pourra élaborer des réponses adaptées pour lutter contre la précarité énergétique. Chaque membre du réseau fait partie de la solution. Les espaces d’échanges et de partages proposés par le RAPPEL sont indispensables pour valoriser les retours d’expérience, confronter les visions et construire de nouveaux projets.