Le rôle joué par les activités humaines est incontestable
Le premier volet du rapport 2021 du Giec (le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) a été publié le 9 août 2021 et présente les connaissances actualisées sur le changement climatique.
Cette publication est l’aboutissement d’un travail de 3 ans et le premier des 3 volets qui formeront en 2022 le sixième rapport d’évaluation du Giec. Il a été rédigé par 234 auteurs issus de 66 pays. Ils ont passé en revue 14 000 publications scientifiques, puis reçu 78 000 commentaires d’autres experts et de gouvernements du monde entier.
Le Giec présente ses conclusions au niveau mondial, et les décline à l’échelle des continents et de zones particulières comme les montagnes, les petites îles et les villes, que l’on peut visualiser grâce à une carte interactive.
Voici les principaux points de ce rapport :
- Un réchauffement de la température moyenne qui s’accélère : Depuis le précédent rapport du Giec, qui datait de 2014, les concentrations de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter dans l’atmosphère. Ce nouveau document nous apprend que le réchauffement est sans précédent depuis les 2000 dernières années : depuis 1750, la température terrestre s’est élevée d’1,1°C.
- L’augmentation de la température mondiale est inévitable : les experts du Giec se sont notamment appuyés sur 5 scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, couvrant la gamme des évolutions possibles de l’activité humaine. Dans tous les scénarios, la température moyenne continue d’augmenter. Le réchauffement atteindra +1,5°C sans doute avant 2040. Ensuite, tout dépendra de l’évolution des émissions humaines de gaz à effet de serre. Si elles baissent sans attendre et de façon importante, le réchauffement pourrait rester inférieur à 2°C. Si les émissions continuent d’augmenter, la trajectoire mène à +4°C voire +5°C à l’horizon 2100
- Les changements climatiques s’accélèrent : le niveau moyen de la mer s’est élevé plus vite depuis 1900 qu’au cours de tous les autres siècles depuis 3000 ans, les évènements météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations, incendies, etc.) sont plus forts et plus fréquents. Le rapport montre que les vagues de froid ont été atténuées tandis que les vagues de chaleur et les fortes précipitations sont devenues plus fréquentes et plus intenses. Toute hausse supplémentaire de la température moyenne globale – même de quelques dixièmes de degré seulement – augmentera encore l’intensité et la fréquence de ces événements extrêmes. Ainsi, avec un réchauffement mondial de 1,5°C, ces pics de températures extrêmes seront 4,1 fois plus fréquents. A +2°C, ils le seront 5,6 fois. Et à +4°C, leur fréquence sera multipliée par 9,4. En outre, ces événements extrêmes seront aussi plus intenses. Par exemple, les fortes précipitations sont déjà 6,7% plus humides que pendant la période 1850-1900.
- Certaines conséquences sont désormais irréversibles : à cause de l’inertie du système climatique, certains changements dus aux émissions passées vont se poursuivre de manière irréversible pendant des siècles, surtout s’ils sont accentués par de nouvelles émissions. Ce sera le cas de l’acidification et de la désoxygénation des océans, de la fonte des glaciers de montagne, du Groenland et peut-être de l’Antarctique. Il est par ailleurs certain que le niveau moyen de la mer va monter de plusieurs dizaines de centimètres au 21ème siècle.
- Les activités humaines sont la première cause des changements du climat : L’origine de ce réchauffement est sans équivoque : les émissions de gaz à effet de serre des activités humaines en sont la cause. Les concentrations de CO2 en 2019 n’avaient jamais été aussi élevées depuis 2 millions d’années, et celles de méthane et de protoxyde d’azote – deux autres gaz à effet de serre – depuis au moins 800 000 ans. Le méthane, qui a un effet de serre dix fois supérieur à celui du CO2 est le deuxième contributeur au changement climatique. Il s’agit là d’un des grands enseignements de ce rapport et réduire les émissions du méthane pourrait permettre d’obtenir des effets rapides sur le climat.
Face à ces constats, toute baisse des émissions de gaz à effet de serre contribuera à limiter ou stopper les transformations en cours. Seule une réduction rapide et généralisée des émissions permettra de maintenir le réchauffement autour de 1,5°C.
Pour aller plus loin consulter le site du Réseau Action Climat