La lutte contre la précarité énergétique n’est pas une mission obligatoire des centres communaux ou intercommunaux d’action sociale. Pourtant, certains, dans une démarche volontaire, développent des actions spécifiques pour détecter, prévenir et traiter les situations de précarité énergétique. Réalisée en décembre 2017, l’analyse de trois CCAS/CIAS (Lille, Sarlat en Périgord Noir, Saint-Paul de La Réunion), par les sociologues Christophe Beslay et Romain Gournet, a permis de caractériser finement les actions, les processus et les stratégies en jeu.
Pour repérer les ménages en précarité énergétique, tout particulièrement les « invisibles », les professionnels des CCAS/CIAS développent des dispositifs qui reposent à la fois sur la proximité et la réactivité de guichets de proximité généralistes bien identifiés par les ménages, et sur la construction de partenariats avec les acteurs du territoire, relais auprès des ménages. Pour cerner les problèmes des ménages et leur éligibilité aux dispositifs d’accompagnement et de traitement de la précarité énergétique, l’approche est individualisée, globale et sociotechnique. Les CCAS/CIAS peuvent attribuer des aides financières et proposer un accompagnement social et budgétaire ou une médiation avec le bailleur. Ils orientent aussi vers les programmes nationaux d’amélioration de l’habitat ou d’autres dispositifs de traitement de la précarité énergétique.
Le niveau communal ou intercommunal s’avère un territoire pertinent pour lutter contre la précarité énergétique. La proximité et l’interconnaissance facilitent le repérage des ménages et la mobilisation des partenaires. Il offre aussi l’avantage d’une forte réactivité et d’une souplesse d’intervention pour répondre aux besoins des ménages. Mais la précarité énergétique reste une problématique méconnue de très nombreux acteurs, y compris les travailleurs sociaux et les élus. Les ménages eux-mêmes expriment rarement leurs difficultés en ces termes. Les professionnels des CCAS/CIAS qui portent et animent ces dispositifs s’attachent à structurer une dynamique pérenne et à impulser une culture commune qui passe par une attention au phénomène dans une approche sociotechnique.
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