L’étude « Qui sont les ménages en précarité énergétique dans le parc social ? » s’intègre dans une série de 4 études thématiques[1], dont l’objectif est de mieux caractériser les ménages en situation de précarité énergétique, du point de vue socio-économique, et en lien avec le logement qu’ils habitent.
La présente étude concerne le parc en France métropolitaine, à savoir 4,26 millions de logements (16% des logements français).
Elle met en lumière que 36% des ménages locataires du parc social sont en situation de précarité énergétique, ce qui représente 1,54 millions de ménages, soit 31% de la population en précarité énergétique. Par comparaison, le taux de ménages en précarité énergétique dans le parc locatif privé est de 26%.
L’étude dresse alors le profil des ménages précaires énergétiques dans le parc social, en comparaison de l’ensemble des ménages locataires de ce parc :
Caractéristiques socio-économiques des ménages
- Des revenus faibles : Les locataires de l’ensemble du parc social sont deux fois plus nombreux que l’ensemble des ménages à avoir des ressources inférieures au seuil de pauvreté (1010 € par mois par unité de consommation en 2014). Leurs revenus moyens par UC vont de 8 225 €/an à 9 770 €/an (selon l’indicateur retenu) contre 15 409 €/an en moyenne pour un ménage résidant dans le parc social.
- L’absence d’emploi : les ménages dont la personne de référence est au chômage ou avec une occupation principale « autre » (invalidité, handicap, femme ou homme foyer…) sont davantage représentés.
- Des dépenses énergétiques plus élevées que celles observées pour l’ensemble du parc social (20 à 24 €/m² selon l’indicateur retenu contre 19 €/m² à l’échelle de l’ensemble des ménages du parc social).
- Des personnes isolées : plus des trois quart des ménages en précarité énergétique dans le parc social correspondent à une personne seule, avec ou sans enfants. Les familles monoparentales sont par ailleurs déjà surreprésentées dans le parc social.
Caractéristiques des logements
- La localisation en zone froide : plus d’un tiers des logements des ménages en situation de précarité énergétique se situent dans le Nord-Est du territoire et dans les zones urbaines denses.
- Des logements anciens : plus de 60% des logements occupés par des ménages en situation de précarité énergétique ont été construits avant 1974, contre 55% pour l’ensemble des locataires du parc social.
- Des logements plus dégradés : l’état général du bâtiment apparaît dans de plus grandes proportions en états médiocre et mauvais (pour l’état médiocre entre 9% et 14% selon l’indicateur contre 8% pour l’ensemble du parc social, et pour l’état mauvais entre 5% et 10% contre 4% pour l’ensemble du parc social). Cela s’illustre par des anomalies déclarées par les ménages telles que des fenêtres laissant passer l’air anormalement (50%) ou encore des signes d’humidité présents sur les murs, témoignant de logements mal isolés (44% contre 28% pour l’ensemble des ménages résidant dans le parc social français).
- Le chauffage collectif : entre 50% et 56% des ménages en précarité énergétique en sont équipés, contre 49% pour l’ensemble du parc social français. Ce qui peut impliquer que ces ménages ne peuvent pas forcément avoir connaissance de leur consommation (les charges étant inclues à la quittance de loyer) et moduler leur consommation énergétique. Par ailleurs, la mise en route tardive du chauffage collectif constitue un des motifs de sensation de froid (pour 11% à 13% des ménages en situation de précarité énergétique) et de recours à un chauffage d’appoint.
Caractéristiques des ménages dans leur logement
- Une occupation du logement par les ménages en précarité énergétique plus importante dans la journée que dans l’ensemble du parc social. Entre 61% et 64% de ces ménages (contre 51% dans l’ensemble du parc social) déclarent quitter leur logement moins de 3 heures par jour. Cette tendance peut être recoupée avec le fait que des proportions plus importantes de retraités, de personnes demandeuses d’emploi ou ne disposant pas d’activité professionnelle (invalidité, femme ou homme au foyer, handicap…) sont recensées.
- Le froid : parmi les ménages en précarité énergétique dans le logement social déclarent que la sensation de froid dans leur logement est liée à une mauvaise isolation (17% à 54% selon l’indicateur retenu), alors qu’ils ne sont que de 14% à l’échelle de l’ensemble du parc social.
[1] Les 3 autres études concernent : Les ménages dans les territoires d’Outre Mer, Les locataires du parc privé en métropole, Les locataires et propriétaires des appartements en immeubles collectifs en métropole.
Rapport
Synthèse
Qui sont les ménages en précarité énergétique dans le parc social ? – Étude thématique ONPE