L’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) a présenté les résultats de ses travaux récents, le 23 novembre 2018, à l’occasion de son 3e colloque national à Bordeaux.
L’ONPE œuvre à mieux connaître le phénomène, comprendre les pratiques des ménages touchés et identifier les leviers d’action pour lutter efficacement contre ce fléau.
En 2018, 30% de l’ensemble des Français ont restreint le chauffage chez eux pour ne pas avoir de factures trop élevées et 15% d’entre eux ont déclaré avoir souffert du froid dans leur logement au cours du dernier hiver, selon le baromètre 2018 du médiateur national de l’énergie.
Par ailleurs, près de 12% de l’ensemble des ménages, soit 3,3 millions de ménages ou 6,7 millions de personnes, consacrent plus de 8% de leur revenu pour payer la facture énergétique du logement. Ces ménages (par la construction même de l’indicateur en question) appartiennent à la catégorie des ménages pauvres et modestes.
Consulter le tableau de bord 2018 de l’ONPE :
- ONPE – Tableau de bord 2018
Les travaux historiques de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) pour suivre la précarité énergétique s’appuient sur les données de l’enquête nationale Logement, seule source de données suffisamment riche permettant de mesurer précisément le phénomène. La dernière enquête a été réalisée en 2013 et il faudra attendre plusieurs années avant de disposer des données de la suivante.
D’ici là, l’ONPE va désormais suivre annuellement l’évolution du phénomène entre deux enquêtes au travers de deux outils : d’une part l’indicateur de précarité énergétique au sens du taux d’effort énergétique, estimé par le Commissariat général au développement durable avec son modèle de micro simulation Prometheus, et d’autre part une mesure du ressenti du froid délivrée en 2018 par le baromètre Énergie-Info du Médiateur national de l’énergie. Les ménages en situation de précarité énergétique, au sens de l’indicateur basé sur le taux d’effort énergétique, sont les ménages qui consacrent 8 % ou plus de leur budget aux dépenses d’énergie dans leur logement et appartiennent en même temps aux 30 % des ménages les plus modestes. La proportion de ménages en situation de précarité énergétique a diminué entre 2013 et 2017, passant de 14,5 % à 11,6 % en France métropolitaine (soit 3,3 millions de ménages). La météo clémente de 2017, après l’hiver particulièrement rigoureux de 2013, en est une des raisons. Cet effet conjoncturel lié à la météo mis à part, la baisse aurait été un peu moins marquée, -1,9 point (de 13,8 % à 11,9 %) au lieu de -2,9 points. Le recul des consommations énergétiques des logements (corrigées de la météo) est le principal facteur ayant entraîné la diminution de la facture moyenne d’énergie du logement des ménages, dans un contexte où le prix de l’énergie toutes taxes comprises est resté stable. Lire le document de présentation complet des travaux de suivi annuel de l’ONPE |