Les ménages les plus modestes dépensent davantage pour leur logement et les plus aisés pour les transports

Publié le 2 décembre 2020
Source : Elvire Demoly, Camille Schweitzer (division Conditions de vie des ménages, Insee), 15 septembre 2020


En 40 ans, des écarts qui s'accroissent pour les dépenses de logement

Cette parution de la collection Focus de l’Insee analyse les différents postes de dépenses des ménages selon leur niveau de vie, leur statut d’occupation, leur composition familiale et leur catégorie socio-professionnelle. Cette analyse s’appuie sur les résultats de l’enquête budget famille, réalisée tous les cinq ans environ depuis 1979.

Bien que les disparités de structure de consommation selon le niveau de vie s’atténuent au fil des ans, des contrastes persistent entre les ménages les plus aisés et les plus modestes. En 2017, les dépenses de logement sont celles qui différencient le plus nettement les ménages selon leur niveau de vie, devant les dépenses d’alimentation, de transport, de loisirs et culture, et de restauration et hôtels.

Le logement représente le 1er poste de dépense (22%) pour les ménages modestes (1er quintile de niveau de vie), le 4e poste (12%) pour les plus aisés (5e quintile) qui consacrent eux une part prépondérante de leur budget aux transports (18%).

Ce budget logement pour les plus modestes est donc plus important que l’alimentation (18%) ou les transports (14%). La part des dépenses de logement, hors remboursements d’emprunts immobiliers, est plus élevée pour les ménages locataires dont les plus modestes consacrent 29% de leur budget au logement.

Le logement pèse moins dans le budget quand la taille du ménage augmente. Il constitue ainsi un poste de dépenses très discriminant entre les différents types de ménages, plus lourd pour les personnes seules (24 % de leur consommation en 2017) et les familles monoparentales (20 %).

Sur les quarante dernières années (1979-2017), la part des dépenses d’alimentation à domicile converge selon le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle. La part des dépenses consacrées à l’alimentation ne peut plus être, comme auparavant, considérée comme un bon indicateur du niveau de vie d’un ménage.

A contrario, les disparités selon les groupes sociaux se sont accentuées pour les dépenses de logement : en 2017, la part qu’y consacrent les cadres est inférieure de 5 points à celle des ouvriers, alors qu’elles étaient équivalentes en 1979. Pour les 20 % des ménagesles plus modestes, la part des dépenses de logement est supérieure de 10 points à celle des 20 % les plus aisés, alors qu‘elle l’était de seulement 1,5 point en 1979.

Consulter l’étude sur le site de l’Insee