plan sobriété
Annoncé par le Président de la République lors de son interview du 14 juillet, un « plan de sobriété » est lancé par le Gouvernement afin de limiter les consommations françaises de carburant, de gaz et d’électricité dans un contexte de crise énergétique et de problèmes du parc nucléaire français. Cette annonce vient confirmer celle faite par la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher le 23 juin annonçant un objectif de réduction des consommations de 10% d’ici 2024 (pour rappel, les différents scénarios sur la transition énergétique de la France évoquent selon les cas une réduction de 30 à 50% d’ici 2050). Celle-ci avait été suivie quelques jours après par une tribune des grands énergéticiens français (EDF, Engie et Total énergie) appelant à une sobriété d’urgence face à la flambée des prix de l’énergie.
« On doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété. On va préparer un plan pour se mettre en situation de consommer moins. »
Bien qu’elles n’aient pas encore été détaillées par le Gouvernement, plusieurs mesures sont prévues pour ce plan sobriété :
- Une campagne de communication dès l’automne pour inciter les Français à limiter le chauffage et la climatisation ;
- Planifier la réduction des consommations des administrations publiques et des entreprises industrielles et commerciales : extinction des lumières le soir, limitation du chauffage et de la climatisation, etc. (alors même qu’une série d’obligations de ce type existe déjà mais ne sont pas appliquées aujourd’hui) ;
- Possibilité de mettre en place un plan de délestage auprès des entreprises (déconnexion du réseau de gaz ou d’électricité le temps de passer un pic de consommation)
- Inciter les fournisseurs d’énergie à proposer des offres tarifaires dites « pointes mobiles ». Celles-ci consistent à proposer un prix de l’électricité plus important en cas de pic de consommation nationale et ainsi adapter mécaniquement la demande à l’offre, sur le modèle du tarif EJP (effacement jours de pointe) qui était proposé par EDF mais qu’il n’est plus possible de souscrire.
Du côté de la rénovation énergétique, notamment des plus modestes, plusieurs mesures liées au dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) ont également été annoncées par la Ministre :
- L’augmentation du niveau d’obligation des certificats d’économie d’énergie de 25% pour la 5ème période. Demandée par de nombreux acteurs alors que certaines aides liées aux certificats d’économies d’énergie ont diminué ces derniers mois, cette augmentation du niveau d’obligation entrainerait celle des primes allouées aux travaux de rénovation énergétique. Cette hausse représenterait de plus d’un milliard et demi d’euros par an au service de l’efficacité énergétique, dont deux tiers au bénéfice de ménages en situation de précarité énergétique. Consulter le projet de décret.
- Le lancement d’un appel à programmes de 150 millions d’euros dans le cadre des certificats d’économies d’énergie pour accompagner les ménages en situation de précarité énergétique. L’objectif est notamment de faire émerger de nouvelles initiatives permettant de développer des outils innovants de lutte contre la précarité énergétique et des systèmes d’accompagnement à la mobilité économe en énergie en faveur des publics précaires.
- L’extension du « Coup de pouce chauffage » aux bâtiments résidentiels collectifs pour le raccordement d’un bâtiment à un réseau de chaleur, l’installation d’une pompe à chaleur collective type air/eau ou eau/eau ou d’une chaudière biomasse collective.
- Le lancement d’une concertation en septembre 2022 afin de mieux encadrer le prix des CEE et donner davantage de visibilité aux acteurs de la rénovation énergétique.
Consulter l’article de franceinfo : « Crise énergétique : quatre questions sur le « plan de sobriété » annoncé par Emmanuel Macron ».
Consulter l’article de Selectra « L’État pousse les fournisseurs à réviser leurs grilles tarifaires pour faire face à la crise énergétique ».