La précarité énergétique est un phénomène difficile à appréhender à l’échelle européenne du fait de l’absence de définition commune et de sa faible prise en compte par les pouvoirs publics.
De par l’absence de reconnaissance de la spécificité du phénomène et la difficulté à le mesurer, peu de pays ont cherché à mettre en place un appareil statistique adapté. Cette défaillance participe à l’invisibilité des personnes en situation de précarité énergétique et explique l’absence de politiques adaptées.
Une tendance se dessine dans de nombreux pays, celle du retrait de l’État qui intervient de moins en moins directement, sous l’impulsion des politiques de décentralisation. D’un État fort qui fixe des politiques nationales, on assiste à un État qui laisse place à d’autres acteurs, tels que ceux du marché, mais aussi aux autorités locales et aux organisations caritatives, pour définir des politiques à une nouvelle échelle.
En Europe on recense trois types de politiques de lutte contre la précarité énergétique en Europe :
- des politiques de régulation du marché,
- des politiques sociales d’aide au revenu qui ciblent rarement les ménages concernés,
- et des politiques de rénovation, seules mesures considérées comme à même de protéger les ménages contre de futures hausses des prix, mais aussi de réduire leur consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre.
L’étude « La précarité énergétique en Europe : des approches et des dispositifs variés » de l’IAU Ile-de-France présente de manière détaillée les politiques de lutte contre la précarité énergétique menée dans 7 zones européennes : France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Europe du Nord, Espagne, Europe du sud-est.