Un français sur trois a subi une perte de revenus
La 14ème édition du baromètre Ipsos/Secours Populaire vient mettre en lumière les premières conséquences sociales de la crise majeure en cours.
Le baromètre enregistre ainsi un recul rare en temps de paix : un Français sur trois a subi une perte de revenus depuis le confinement, même si les dispositifs d’activité partielle et d’arrêts de travail pour garde d’enfants ont servi d’amortisseurs. Les actifs sont les plus exposés (y compris les étudiants contraints de travailler) : plusieurs mois après le déconfinement, 43 % disent avoir perdu une partie de leurs revenus.
Les privations alimentaires augmentent par rapport à 2018. Elles sont d’abord qualitatives : 29 % se limitent tous les jours sur les fruits et légumes frais et pour 23 % le prix des aliments sains sont tels qu’ils ne peuvent pas en consommer à chaque repas (+2 points par rapport à 2018). En bas de l’échelle des revenus, ces chiffres atteignent respectivement 61 % (+8 points / 2018) et 57 %.
81 % des personnes interrogées considèrent que le risque de pauvreté est plus élevé encore pour leurs enfants que pour eux-mêmes. Cette inquiétude a sans doute été réactivée par la fermeture des écoles : 44 % des parents d’enfants scolarisés pensent que leurs enfants ont pris du retard à cette occasion, jugé « irrattrapable » dans 15 % des cas.
Thierry Robert, secrétaire national du Secours populaire français s’alarme d' »une précarité qui s’installe un peu partout : 55% des personnes interrogées déclarent connaître autour d’elles, dans leurs proches environnement, famille ou amis, des personnes en situation de pauvreté. C’est 32% des personnes qui déclarent avoir des difficultés à payer leur loyer, leur emprunt ou les charges de leur logement. Et c’est aussi le secteur de la santé, puisqu’ils sont 28%, soit 8% de plus que l’année dernière, à avoir des difficultés à se payer une mutuelle.«
De nouveaux publics se précarisent : « Au Secours populaire, on reçoit maintenant, depuis le début de la crise sanitaire, des personnes qui étaient autoentrepreneurs ou qui travaillaient dans l’intérim. Nous avons aussi beaucoup de jeunes et nous sommes très inquiets sur la situation de la jeunesse qui a perdu une partie des jobs, notamment qui leur permettaient de financer leurs études. Nous avons été très présents à côté de cette jeunesse en situation de précarité. 25% des jeunes déclarent vivre à découvert.«