La précarité énergétique ne diminue pas ! À la veille de la fin de la trêve hivernale, qui interviendra le 1er avril, le médiateur national de l’énergie rend public le nombre d’interventions pour impayés (suspensions de fourniture d’électricité et de gaz naturel et limitations de puissance en électricité) qui ont été réalisées au cours de l’année 2022.
Ce sont 863 000 interventions pour impayés des factures d’énergie qui ont été mises en œuvre en 2022, soit 10% de plus qu’en 2021. Et ce, malgré la mise en place du bouclier tarifaire et de chèques énergie complémentaires.
Concernant l’électricité, ce sont 767 000 interventions qui ont été réalisées, soit une hausse de 9% par rapport à 2021. L’année 2022 enregistre pour la première fois une baisse des coupures d’électricité (157 000 contre 254 000 en 2021), qui est contrebalancée par une hausse des réductions de puissance (609 000 contre 448 000 en 2021). Cela s’explique notamment par le fait que quelques fournisseurs, notamment EDF, suivant en cela les préconisations du Médiateur national de l’énergie, ont décidé de procéder à des réductions de puissance en cas d’impayé plutôt qu’à des coupures d’électricité.
L’augmentation est plus importante pour le gaz : 97 000 coupures pour impayés, soit une augmentation de 17% par rapport à l’année 2021.
Face à ce constat, le Médiateur national de l’énergie renouvelle sa demande de mettre fin aux coupures d’électricité pour impayés, qui seraient remplacées par une réduction de la puissance d’alimentation, et que soit instauré un « droit à une alimentation minimale en électricité » pour tous, tout au long de l’année.
« L’électricité est un « produit de première nécessité », indispensable pour assurer les besoins essentiels de la vie quotidienne. Fixer une période d’alimentation minimale en électricité préalable à la coupure en cas d’impayés est un premier pas, mais il faut aller plus loin en garantissant un accès minimal à l’électricité pour tous, toute l’année. La crise énergétique actuelle nous interroge sur les dispositifs de protection à long terme des consommateurs les plus fragiles ; elle doit aussi inciter à faire un effort exceptionnel en faveur des travaux de rénovation énergétique des logements. »
Olivier CHALLAN BELVAL, médiateur national de l’énergie
Consulter le communiqué de presse du Médiateur de l’énergie :