Le spécialiste de la maîtrise de l’énergie Hellio s’est penché sur le reste à charge des ménages en précarité suite aux dernières évolutions réglementaires des dispositifs d’aide aux travaux (notamment Ma Prime Rénov’ et les certificats d’économie d’énergie). Résultat : des aides orientées vers la rénovation globale et le chauffage ENR, mais un reste à charge toujours trop élevé pour les ménages précaires.
L’étude porte sur l’évolution des primes et du reste à charge des ménages modestes[1] et précaires[2] sur les principaux postes de travaux (rénovation globale, isolation des murs, isolation des combles, chaudière biomasse, pompe à chaleur air/eau et chaudière gaz), en tenant compte des différentes évolutions réglementaires de janvier 2021 à juillet 2022.
Rénovation globale, chaudière biomasse et pompe à chaleur air/eau : un reste à charge stable mais encore trop important
Considérée comme LA priorité des travaux à mener, la rénovation globale est portée par plusieurs aides : MaPrimeRénov’ et le Coup de pouce Rénovation performante en maison individuelle. Mais son reste à charge demeure très élevé : entre 35 253 € et 41 664 € au 1er juillet 2022, après 2 évolutions réglementaires. Celui-ci demeure stable entre 2021 et 2022 mais empêche inévitablement les ménages modestes et précaires de réaliser des travaux.
Stables depuis le 1er janvier 2021, les aides pour l’installation d’une chaudière biomasse ont connu une seule évolution : l’augmentation de MaPrimeRénov’ de 1 000 € le 15 avril 2022. Estimé à 1 629 € pour les précaires et 4 703 € pour les modestes, le reste à charge ne baisse pas pour autant en raison de l’impact de la guerre en Ukraine qui engendre une hausse du prix des travaux.
La tendance observée pour la pompe à chaleur air/eau est identique. La seule évolution concerne l’augmentation de 1 000 € MaPrimeRénov’ le 15 avril 2022, portant le montant des primes à 9 000 € pour les précaires et 8 000 € pour les modestes. Cette aide supplémentaire ne permet pas de baisser le reste à charge moyen, estimé à 4 681 € pour les précaires et 5 681 € pour les modestes. Elle suffit seulement à absorber la hausse des prix des matériaux, les ménages devant même débourser un peu plus en juillet 2022 par rapport à février 2022.
Les mono-gestes d’isolation et de chaudière gaz en berne
Pourtant jugés comme incontournables si pas encore réalisés, les travaux d’isolation des murs sont de moins en moins subventionnés, le reste à charge est en très forte hausse : + 400 % pour les ménages précaires et + 81 % pour les modestes entre janvier 2021 et juillet 2022, portant le reste à charge entre 9 567 et 11 067 €.
Les aides aux travaux d’isolation des combles ont subi deux baisses successives liées à l’évolution du Coup de pouce Isolation. Le reste à charge moyen a bondi de 1 200 € à 3 395 € entre janvier 2021 et juillet 2022 pour les précaires et de 1 700 € à 3 955 € pour les modestes.
Dans le contexte géopolitique actuel, la chaudière gaz n’a plus le vent en poupe : l’arrêt du Coup de pouce Chauffage gaz et la hausse des prix des matériaux constatée entraîne une hausse du reste à charge le portant à 4 288 € pour les précaires et 4 688 € pour les modestes.
Consulter le communiqué de presse :
[1] Correspondants à la couleur jaune du barème MaPrimeRénov’
[2] Correspondants à la couleur bleu du barème MaPrimeRénov’