Deux publications traitant des inégalités viennent de paraître en ce mois de juin 2018 :
- l’édition 2018 de l’INSEE sur « les revenus et le patrimoine des ménage »,
- l’étude « les inégalités de niveau de vie continuent d’augmenter » édité par l’Observatoire des inégalités et complétée d’un point de vue de Denis Clerc, le fondateur du magazine Alternatives économiques titré « Pour réduire la pauvreté, la croissance ne suffit pas ».
Dans son étude, l’INSEE propose un focus sur les très hauts revenus qui gagnent en moyenne près de sept fois plus que la moyenne de la population !
« Le fait marquant de ces vingt dernières années est surtout le développement de la pauvreté des familles monoparentales dont les membres vivent sous le seuil de pauvreté dans près d’un tiers des cas. »
En 2015, le revenu médian des français s’établit à 20 300 euros annuels et le seuil de pauvreté monétaire (60% du niveau de vie médian) atteint 1 015 euros mensuels (12 180 euros annuels), portant à 14,2% la population vivant sous ce seuil.
L’étude de l’Observatoire des inégalités apporte quand à elle un éclairage différent par l’analyse du rapport interdécile (entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres) qui varie, depuis 1996, entre 3,3 et 3,6. L’Observatoire montre également que « depuis 2003, le niveau de vie moyen des 10% les plus pauvres ne progresse plus, alors que, jusqu’au début des années 2000, la tendance était à l’augmentation ». Ainsi, ce niveau de vie est, en euros constants, de 690 euros par mois en 2015.
L’écart de revenu entre les riches et les pauvres s’est accru : « En douze ans (de 2003 à 2015), le niveau de vie mensuel moyen des plus riches a progressé de 356 euros quand celui des plus pauvres n’a gagné que 6 euros (après inflation) ».
D’où le plaidoyer de Denis Clerc en faveur d’une politique publique de lutte contre la pauvreté et les inégalités qui souligne : « lorsque la croissance est au rendez-vous, les mieux placés pour bénéficier de ses fruits sont ceux dont les compétences sont recherchées par les entreprises en croissance et ceux qui disposent d’un patrimoine (mobilier ou immobilier) dont les revenus (loyers et dividendes) augmentent avec l’activité. Les moins bien placés, en revanche, ne recueillent que les miettes du festin ».
Source : le site de la Caisse des dépôts
Lire l’édition 2018 de l’étude de l’INSEE sur « Les revenus et le patrimoine des ménages » :
Lire l’étude de l’Observatoire des inégalités :« Les inégalités de niveau de vie continuent d’augmenter ».
Lire le point de vue de Denis Clerc : « Pour réduire la pauvreté, la croissance ne suffit pas ».