Le poids des dépenses énergétiques dans le budget des ménages s’alourdit

Lettre Stratégie&Etudes ADEME (avril 2008) No11

Mardi 20 mai 2008, par Webmaster // Consommations d’énergie, charges et logements

Le onzième numéro de la lettre Stratégie et Études de l’ADEME (avril 2008) aborde la question de la précarité énergétique des ménages, au travers l’analyse des résultats de l’enquête 2006 INSEE "budget des ménages".

Cette lettre fait état de la très grande différence que supportent les ménages en ce qui concerne leurs charges énergétiques. La disparité est grande entre les ménages les plus pauvres et les plus aisés, mais aussi et surtout, entre les ménages ruraux et les citadins.

La croissance des prix des combustibles fossiles au cours des cinq dernières années (3% par an en euros constant depuis 1995) a considérablement alourdi la facture énergétique des ménages, et cette tendance devrait se prolonger puisque une croissance exponentielle des prix des énergies fossiles est attendue jusqu’en 2020.

L’étude promet que seuls les ménages qui effectueront des investissements substantiels de maîtrise de l’énergie à la maison et qui choisiront des modes de déplacement doux échapperont à une hausse très sensible du poids de leur facture énergétique.

Ce point est d’autant plus important lorsque l’on sait que les ménages à faibles revenus ont très rarement les moyens d’investir pour rénover leurs logements et changer de mode de déplacement. Ce sont bien souvent des ménages contraints de résider loin du centre afin de bénéficier de logements moins dispendieux et alors captifs de leur voiture pour se déplacer. Ce constat démontre l’urgence de réfléchir à des mesures ciblées sur la précarité énergétique afin de développer des politiques publiques de maîtrise de l’énergie qui ne feront pas supporter aux plus pauvres tous les efforts.

Les inégalités sont déjà criantes : un Parisien a une facture énergétique inférieure de 44% à celle d’un habitant en commune rurale. Ce Parisien bénéficie d’un réseau de transport en commun très dense et développé et vit en habitation collective. Les Parisiens ont aussi une rémunération supérieure à la moyenne nationale. Il ne faudrait toutefois pas oublier que la surface des logements parisiens est aussi beaucoup moins importante.

L’écart entre riches et pauvres est lui aussi alarmant : les ménages les plus pauvres consacrent 15% de leur revenu aux dépenses énergétiques contre seulement 6% pour les plus riches. Les inégalités entre tranches de revenu augmentent lorsque les ménages sont tributaires de leur véhicule sur le trajet domicile-travail.

Il est aussi apparu que la part des dépenses énergétiques dans le revenu des ménages les plus pauvres est passée de 10 à 15% entre 2001 et 2006. Ce constat fait réfléchir lorsqu’on le compare à la définition anglaise de la précarité énergétique, qui qualifie un ménage en situation de pauvreté énergétique lorsqu’il dépense plus de 10% de son revenu pour se chauffer, l’eau chaude, la cuisine, l’éclairage et autres appareils électroménagers.

Quelques données :
Les ménages les plus pauvres consacrent 15% de leur revenu aux dépenses énergétiques contre seulement 6% pour les plus riches.

La part des dépenses énergétiques dans le revenu des ménages les plus pauvres est passée de 10 à 15% entre 2001 et 2006.

D’autre part, les habitants ruraux semblent supporter une charge énergétique beaucoup plus lourde que les citadins.

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Télécharger la lettre Stratégie et Études de l’ADEME.

ADEME_strategieetudes_11_2008
Le poids des dépenses énergétiques dans le budget des ménages s’alourdit