Réalisé à partir des statistiques d’accueil 2017 du Secours Catholique-Caritas France, le 36è rapport du Secours Catholique sur l’état de la pauvreté en France plaide pour un nouveau contrat social basé sur la solidarité, l’interdépendance et la confiance : « Cela passe par la reconnaissance du droit à l’erreur des bénéficiaires des minima sociaux, la non-suspension des droits pendant l’étude des dossiers, et un effort historique pour que chacun ait enfin accès à ses droits. C’est pourquoi il est important que la bataille contre le non-recours aux droits sociaux soit gagnée (environ un tiers des personnes rencontrées sont concernées).

En 2017, les bénévoles du Secours Catholique ont accompagné 1 362 700 personnes (722 000 adultes et 640 700 enfants).

Le rapport se base sur l’analyse de 86 275 fiches statistiques décrivant des situations distinctes en 2017 et une enquête sur la protection sociale que le Secours Catholique a menée de janvier à mai 2018 auprès de 3 300 personnes.

Les premières pages du rapport proposent 2 infographies qui résument parfaitement les profils des ménages accompagnés et la nature des demandes reçues par le Secours Catholique :





Plus d’un ménage sur 2 est en situation d’impayé, et ce sont sans surprise les dépenses liées au logement qui génèrent dans l’ensemble le plus d’impayés : 42 % des ménages concernés ont des impayés de loyer, et la même proportion font face à des difficultés pour payer leurs factures de gaz, d’électricité ou d’autres combustibles.


Les impayés des ménages du parc social et ceux des ménages du parc privé sont de nature globalement identique : le logement et ses charges sont les premiers postes de dépenses à poser des difficultés. Pour les habitants du parc social, le loyer est la première source d’impayé, alors que pour ceux du parc privé, ce sont les charges de gaz et d’électricité.

Cette différence d’arbitrage est sans doute liée au fait que les risques d’expulsion encourus à la suite d’un retard de paiement sont plus importants dans l’habitat privé que dans l’habitat social. Pour limiter le risque d’expulsion, les ménages du parc privé n’ont d’autre choix que de privilégier le paiement de leur loyer et de laisser impayées les factures d’eau, de gaz ou d’électricité. Ils s’exposent ainsi à une plus grande précarité énergétique ce qui fragilise encore un peu plus leurs conditions de vie.

Le rapport pointe également un phénomène inquiétant : un accès aux prestations en baisse, avec notamment :

  • la baisse du recours aux allocations familiales. En effet, parmi les ménages rencontrés en situation régulière et ayant la charge d’au moins deux enfants de moins de 18 ans, un quart ne perçoivent pas d’allocations familiales en 2017, contre 18 % en 2010.
  • et un taux de non-recours préoccupant pour les ménages éligibles au RSA, puisque près d’un ménage éligible sur trois ne perçoit pas cette prestation.

Ce rapport, qui par le sujet traité décrit des situations sociales et économiques souvent dramatiques, porte également de beaux messages d’espoir et de réflexion, à l’image de l’édito de Véronique Fayet et Bernard Thibaud ou du texte de Louis MAURIN (p.36), directeur de l’Observatoire des inégalités, intitulé « Les français soutiennent massivement les plus pauvres ».

Consulter le rapport :

Rapport 2018 du Secours Catholique