Evolution de la consommation de soins à la suite de travaux de réhabilitation de logements

Dr Bernard Ledésert (CREAI-ORS LR), Laura Gazaix et Sandrine Buresi (GEFOSAT) - Rapport final PREBAT/ADEME, Juillet 2016

Lundi 30 janvier 2017, par RAPPEL2 // Consultation PREBAT 2012 : "Précarité énergétique : nouveaux enjeux publics, nouvelles questions de recherche"

Initiée dans le cadre de la consultation de recherche du programme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie et le bâtiment (PREBAT) intitulée "Précarité énergétique : nouveaux enjeux publics, nouvelles questions de recherche" et financée par l’ADEME, le CREAI-ORS Languedoc Roussillon et l’association GEFOSAT ont réalisé une étude consacrée à "l’évolution de la consommation de soins à la suite de travaux de réhabilitation de logements".

L’étude a été réalisée auprès de 210 ménages du Gard, de l’Hérault et de la Lozère (Languedoc-Roussillon) ayant bénéficié d’aide aux travaux d’amélioration de leur logement dans le cadre du programme Habiter Mieux.
br>Interrogés à la fois sur le logement, les travaux effectués et l’état de santé de chacun des occupants, ces éléments ont été croisés avec les données de consommation médicale extraites des bases de données des caisses d’assurance maladie du régime général et du régime agricole.
Une approche qualitative complémentaire a été menée via des entretiens semi-directifs auprès d’une douzaine de personnes volontaires visant à approfondir la perception qu’ont les bénéficiaires des travaux de l’impact de ceux-ci sur leur santé.

En résumé, les principaux enseignements de cette étude sont les suivants :

  • Après travaux, amélioration très nette et significative de l’appréciation portée sur le chauffage du logement et les dépenses énergétiques,
  • un quart des adultes interrogés jugent que leur santé s’est améliorée et font le lien avec les travaux effectués - cette proportion est plus importante chez les personnes vivant sous le seuil de pauvreté,
  • Si près de trois adultes sur quatre (16 ans et plus) déclarent que la fréquence de leur visite chez le médecin n’a pas changé, ils sont un quart à dire que cette fréquence a diminué après les travaux,
  • Enfin, l’étude révèle que les adultes de 16 ans et plus interrogés ont nettement diminué leur consommation de psychotropes après les travaux - réduction de la plus de la moitié des dépenses dans ce groupe, alors qu’en population générale, la réduction sur la même période est de moins d’un tiers.

Si les liens entre qualité de l’habitat et santé sont de plus en plus évidents, cette étude a le mérite de souligner les impacts sur la santé mentale des occupants et d’approcher les impacts économiques en matière de consommation de soins.

Des pistes de travail pour renforcer et approfondir les résultats sont proposées en conclusion de l’étude et notamment d’étudier l’impact des travaux de réhabilitation réalisés pour les mettre en lien avec les évolutions de santé perçues et de consommation de soins via la construction d’un outil d’aide à l’analyse des effets des travaux.

Lire l’étude complète :

Evolution de la consommation de soins à la suite de travaux de réhabilitation de logements
CREAI-ORS/GEFOSAT, Juillet 2016