Deux publications mettent en lumière la performance énergétique du parc locatif français : l’une concerne le parc privé, l’autre le parc social.
Près de 1,5 million de passoires énergétiques dans le parc privé, souvent occupées par des ménages modestes
Sur la base des données associées à la publication « Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2023« , le Service des données et études statistiques (SDES) a publié en février dernier un focus sur la performance énergétique du parc locatif privé au 1er janvier 2023.
Au 1er janvier 2023, le taux de passoires énergétiques dans le parc locatif privé s’élève à 18,5 % (soit près de 1,5 million de logements), contre 15,7 % dans l’ensemble des résidences principales.
Cette surreprésentation des passoires thermiques dans le parc locatif privé s’explique par les caractéristiques spécifiques de ce parc (logements plus anciens, plus petits et chauffés à l’électricité).
Par rapport à l’estimation au 1er janvier 2022 (20,1 %), le taux de passoires du parc locatif privé est en baisse de 1,6 point.
La part des passoires énergétiques décroît en fonction du revenu des locataires : 23 % de passoires dans le premier décile contre 17 % dans le huitième décile, et ensuite la part augmente faiblement. Les ménages modestes sont ainsi surreprésentés dans les passoires du parc locatif privé.
De la même manière, la part des logements énergivores décroît en fonction du niveau de vie des propriétaires : 21,7 % dans le premier décile de revenus contre 16,6 % dans le dernier décile.
>> Pour en savoir plus : « La performance énergétique du parc locatif privé au 1er janvier 2023 », SDES février 2024
6% de passoires énergétiques dans le parc social
Du côté du parc social, c’est l’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) qui a publié fin 2023 la première édition d’un tableau de bord relatif à la performance énergétique dans le parc locatif social métropolitain, basé sur le nouveau mode de calcul du DPE (en vigueur depuis le 1er juillet 2021).
L’ANCOLS estime la part des passoires énergétiques dans le parc social à 6 %. Pour rappel, la France compte environ 5,3 millions de logements sociaux.
Les logements individuels, plus anciens et plus petits sont surreprésentés :
- La part des étiquettes F et G est 50 % plus importante dans l’individuel que dans le collectif
- 14 % des logements construits avant 1960 sont des passoires thermiques
- 8 % des T1 sont des passoires au sens du DPE en vigueur
La part des passoires thermiques est en outre plus marquée dans le nord-est de la France, y compris une fois pris en compte le facteur lié à l’âge du parc.
Globalement les performances du parc social s’améliorent entre 2017 et 2020, à la fois grâce à la rénovation du parc existant et grâce à son renouvellement.
Enfin, les passoires thermiques sont concentrées dans le parc de certains bailleurs : 30 bailleurs détiennent ainsi plus de 40 % des passoires thermiques du parc social alors qu’ils ne regroupent que 27 % du parc social.
>> Pour en savoir plus : « Tableau de bord 2023 des performances énergétiques du parc social de France métropolitaine », ANCOLS Décembre 2023