Dans ce nouveau rapport, Oxfam alerte sur la crise du logement qualifiée de « bombe sociale » et publie une série de mesures et de recommandations à destination des décideurs politiques.
Logement et inégalités : les chiffres-clés du rapport
- Pour les plus pauvres, en 2001, les dépenses contraintes représentaient 31 % du budget des ménages contre 41 % aujourd’hui. Parmi ces dépenses, le logement constitue le premier poste de dépenses à hauteur de 23 % du revenu brut des ménages français contre 9,5% en 1960.
- Les 25 % les plus modestes consacrent deux fois plus de leurs revenus aux dépenses de logement que les 25 % les plus aisés.
- Les prix de l’immobilier ont augmenté de 125,6 % entre 2001 et 2020. Les loyers – social et secteur libre – quant à eux ont augmenté de 36,5% sur la même période. Or, dans le même temps, les revenus bruts des ménages n’ont progressé que de 29 %. Autrement dit, en vingt ans, les prix des biens immobiliers ont augmenté 4 fois plus vite que les revenus bruts des ménages.
- Début 2021, les 10% des Français les plus riches en patrimoine concentraient 44% de tout le patrimoine immobilier français. 3,5% des ménages détiennent à eux seuls 50% des logements mis en location.
- Sur les 30 millions de résidences principes au 1er janvier 2022, 17% des logements sont des passoires énergétiques classées F ou G.
- La production de logements sociaux a diminué au plan national avec 126 000 logements sociaux financés en 2016, et 95 000 en 2021 puis 96000 en 2022.
Les recommandations d’Oxfam
Oxfam propose une série de recommandations à destination des décideurs politiques pour réduire les inégalités liées au logement en France :
- Constitutionnalisation du droit au logement au même niveau que le droit à la propriété ;
- Restriction voire interdiction de la présence d’acteurs financiarisés dans le «marché du logement» ;
- Renforcement du service public du logement pour favoriser l’accès à un logement abordable pour tou.te.s ;
- Introduction de la possibilité pour les communes d’interdire la mise en location pour une courte durée des résidences secondaires et ainsi limiter cette possibilité aux seules résidences principales.