Les logements du parc locatif privé sont directement concernés par l’exigence minimale de performance énergétique dans la définition du logement décent, dont les seuils entreront en vigueur ces prochaines années en vue d’inciter à la rénovation des passoires énergétiques par les propriétaires bailleurs (lire notre article pour en savoir plus). Cette publication de l’Observatoire national de la rénovation énergétique vise ici à décrire les principales caractéristiques du parc locatif privé, en mettant particulièrement l’accent sur les logements les plus énergivores.
Après avoir identifié les principales spécificités de ce parc par rapport à l’ensemble des résidences principales, l’étude décrit les logements locatifs privés par classes de performance énergétique selon les caractéristiques du logement, sa localisation ainsi que les caractéristiques des ménages occupants et des propriétaires bailleurs.
Le parc locatif privé a une structure différente du parc de l’ensemble des résidences principales. Constitué pour près de 70 % d’appartements (contre 45 % dans l’ensemble des résidences principales), il est plus ancien, avec davantage de petits logements et de logements chauffés à l’électricité. Ces différences de caractéristiques permettent d’expliquer, à elles seules, la présence plus forte des passoires dans le parc locatif privé. Le taux de passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE) dans le parc locatif privé s’établit à 19,8 %, contre 17,3 % dans l’ensemble des résidences principales, en lien notamment avec l’ancienneté et la plus petite surface des logements alors même que la part de maisons individuelles, en moyenne moins performantes énergétiquement que les appartements, y est plus faible.
Les passoires énergétiques représentent ainsi 1,6 million de logements sur les 8 millions de logements qui composent le parc locatif privé. Les logements classés E (1,9 million de logements) y sont également légèrement sur-représentés : 23,3 % du parc locatif privé, contre 22 % dans l’ensemble des résidences principales. Moins de 10 % des passoires énergétiques du parc locatif privé, soit 140 000 de logements, sont très énergivores (G+), avec une consommation d’énergie finale supérieure à 450 KWh/m²/an.
Les grandes caractéristiques des passoires énergétiques du parc locatif privé :
- Les passoires du parc locatif privé sont pour l’essentiel des logements construits avant 1974 (91 %).
- Les logements de moins de 30 m2 représentent 24 % des passoires (contre 14 % du parc).
- Le taux de passoires est plus élevé dans les maisons individuelles (23 %) que dans les logements des immeubles en monopropriétés (20 %) et dans les appartements de copropriétés (17 %).
- Parmi les copropriétés (39 % des passoires), celles de moins de 20 logements comprennent davantage de passoires (23 % contre 14 % pour celles de plus de 80 logements).
- D’un point de vue géographique, les passoires sont à 68 % situées dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, en lien avec leur part dans le parc locatif privé (70 %). Parmi celles-ci, l’agglomération parisienne concentre à elle seule 30 % des passoires alors qu’elle ne constitue que 19 % du parc. Les autres agglomérations de plus de 100 000 habitants ont a contrario un taux de passoires en deçà de la moyenne des logements.
- La moitié du parc locatif privé est occupé par des personnes seules.
- Le parc locatif privé est possédé par des propriétaires plutôt âgés : 60 % des propriétaires bailleurs ont entre 50 à 80 ans et 14 % ont plus de 80 ans. Le taux de passoires énergétiques est plus élevé parmi les propriétaires les plus âgés et notamment parmi les plus de 80 ans (25 % des logements mis en location par cette classe d’âge).
- Un peu plus de la moitié (56 %) du parc locatif privé est possédé par des ménages appartenant aux deux derniers déciles des revenus (20% des Français aux revenus les plus élevés). Si un lien entre taux de passoires et revenus existe, il reste faible.