Union Européenne et crise énergétique
La Commission européenne proposait, le 20 juillet, un plan d’économies d’énergie visant à diminuer de 15% la demande européenne de gaz pour surmonter la chute des livraisons russes et passer un hiver sans catastrophe majeure.
Parmi les mesures envisagées on trouve : limiter le chauffage de certains bâtiments, recourir davantage aux énergies renouvelables, reporter la fermeture de centrales nucléaires, inciter les entreprises à réduire leurs besoins…
Certains États ont émis d’emblée de vives réserves sur ce plan. C’est le cas de la Pologne, l’Espagne, la Grèce ou encore le Portugal.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimait possible de réduire la consommation annuelle de gaz dans l’UE de l’ordre de 45 milliards de m3. Ainsi, environ 11 milliards de m3 pourraient être économisés via une baisse de chauffage ou de climatisation, quelque 11 milliards pourraient encore être économisés en recourant davantage aux énergies renouvelables et 7,2 milliards en réduisant la consommation des industriels.
- Consulter l’article la Banque des Territoires, Bruxelles propose un plan pour réduire de 15% la consommation de gaz de l’Union européenne
- Consulter l’article de France info, Énergies : que propose l’Union européenne pour passer l’hiver ?
Les choses se sont précisées pour la France mardi 26 juillet, à Bruxelles, après le Conseil extraordinaire des ministres de l’Énergie.
En raison de ses usages industriels, du taux élevé de remplissage de ses stocks et de ses efforts pour exporter du gaz vers l’Allemagne, malgré des conduites trop étroites, la France pourrait se limiter à une baisse de 7 % de ses consommations de gaz, dans les huit prochains mois, au lieu des 15 % théoriques annoncés pour l’ensemble des États-membres.
Pour faire face à ses « obligations », beaucoup moins pesantes que prévues, le gouvernement mise sur son plan de sobriété, en cours de construction, dont les services de l’État devraient devenir les fers de lance.
Notons que ces objectifs ne sont pas contraignants… Ils ne le deviendraient qu’en cas d’adoption d’une procédure d’alerte, votée à la majorité qualifiée par le Conseil, lui-même saisi par cinq états ou par la Commission. Un pays défaillant vis-à-vis de ses engagements ne serait par ailleurs pas sanctionné mais il pourrait faire l’objet d’un « recours en manquement » de la Commission européenne.