25è rapport sur l’état du mal-logement en France 2020

Publié le 31 janvier 2020


Comme chaque année, la Fondation Abbé Pierre publie son rapport sur l’état du mal-logement en France.

L’accent cette année est mis sur les difficultés rencontrées par les personnes seules dans l’accès et le maintien dans leur logement, partant du constat que si les tendances démographiques (mise en couple plus tardive, séparations conjugales accrues, vieillissement de personnes seules après le décès du conjoint…) conduisent à un accroissement des personnes célibataires, qui représentent aujourd’hui 35 % des ménages français, le modèle de protection sociale et le parc de logements historiquement pensés pour les familles et nécessite une politique du logement adaptée en France.

Le rapport consacre un chapitre complet à la précarité énergétique (pages 307 à 314) et pointe par ailleurs, entre 2000 et 2019, une augmentation de 94% des prix de l’énergie (électricité, gaz et autres combustibles). Les interventions des fournisseurs d’énergie suite aux impayés d’énergie sont globalement en hausse entre 2017 et 2018 : + 4,2 % de hausse des interventions pour impayés (572 440 interventions contre 549 387 en 2017), principalement due aux impayés d’électricité. Plus de la moitié des ménages aidés par les fonds de solidarité pour le logement (FSL) en 2017 le sont au titre de difficultés de paiement de leur facture d’énergie :

La Fondation Abbé Pierre rappelle (p. 42 du rapport) que la précarité énergétique, carrefour des enjeux sociaux et écologiques, touche 12 millions de personnes en France qui ont froid (ou chaud) chez elles ou peinent à payer leurs factures de chauffage. Le gouvernement souhaite en faire une priorité mais peine à passer à l’échelle adéquate, malgré une revalorisation de 50€ en moyenne du chèque énergie en 2019, « faute de moyens dédiés, d’accompagnement et de volonté » qui permettraient de sortir les ménages de l’urgence des factures insupportable et d’engager la rénovation performante des sept millions de passoires énergétiques existantes.

Enfin, un chapitre dédié à la précarité énergétique (page 307) revient sur les lacunes opérationnelle de la politique de rénovation : la loi de transition énergétique a fixé en 2015 un objectif de 500 000 logements rénovés par an (la moitié occupée par des ménages modestes, dont 130 000 dans le parc privé et 120 000 dans le parc social). Cependant, les résultats annuels du programme Habiter Mieux de l’Anah, globalement en hausse en 2018 avec 62 345 logements rénovés, restent cependant inférieur à l’objectif officiel qui avait été fixé à 75 000 logements rénovés par an pour le quinquennat actuel. Un objectif qui a été ramené à 60 000 logements par an dans la loi de finances pour 2020, mais qui ne concernera plus que le programme Habiter Mieux Sérénité, Habiter Mieux Agilité ayant été fusionné dans la « Prime Rénov ».

L’état du mal-logement en France 2020, Fondation Abbé Pierre, janvier 2020