Le 23è rapport annuel sur l’état du mal-logement en France édité par la Fondation Abbé Pierre développe cette année le problème du surpeuplement.

Dans ce Cahier 1 « Surpeuplement, un problème de taille« , vous trouverez des données chiffrées et une analyse du problème.
Ce retour du surpeuplement est une tendance d’autant plus inquiétante que cette forme de mal-logement est vécue très douloureusement par les ménages concernés, comme le montre l’enquête Logement de l’Insee : 66 % des ménages subissant une situation de surpeuplement accentué, souhaitent changer de logement, alors que ce n’est le cas que de 27 % des ménages en moyenne, de 39 % des ménages « fragilisés par rapport au logement » et de 48 % des « mal-logés ».

Il s’agit de phénomènes que nous croisons malheureusement régulièrement dans la lutte contre la précarité énergétique : « À travers des phénomènes de condensation et d’humidité dans le logement, la sur-occupation peut être aussi à l’origine de pathologies respiratoires et dermatologiques (asthme, toux, allergies…). »
« De façon plus indirecte, comme le montrent plusieurs études scientifiques depuis 40 ans, le surpeuplement constitue une source de stress qui peut contribuer au développement de maladies à la fois psychosomatiques et mentales, et la survenue de symptômes tels que maux de tête, nervosité, stress, angoisse, pathologies dermatologiques (de type eczéma), troubles de l’appétit. »
 » La puissance publique dispose d’un outil de lutte contre le surpeuplement à travers l’allocation logement, qui peut être suspendue en cas de grave sur-occupation (9 m² pour une personne, 16 m² pour deux personnes, plus 9 m² par personne supplémentaire). Mais des dérogations sont prévues et la plupart du temps utilisées pour éviter une double peine pour les ménages qui en seraient victimes. »
Et parmi les pistes d’actions d’améliorations proposées : « Donner plus d’efficacité aux politiques d’amélioration de l’habitat, de traitement de l’insalubrité, de rénovation urbaine etc., tout en invitant les acteurs à mieux prendre en compte les besoins des ménages selon leur taille. »

Le Cahier 2 est consacré aux politiques du logement
Il revient sur des constats inquiétants : coupes dans les APL, ponction sur les HLM et attaques contre l’hébergement des personnes migrantes en situation irrégulière.

Le dernier cahier présente les chiffres du mal-logement :
12 millions de personnes fragilisées par rapport au logement : que sont les personnes en situation d’effort financier excessif (près de 6 millions), les personnes modestes en situation de surpeuplement modéré, les personnes modestes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité énergétique (près de 4 millions), les locataires en impayés de loyer ou de charges, les propriétaires occupants un logement dans une copropriété en difficulté.

« La crise n’est pas forcément là où on l’attendait. Les locataires continuent de payer leur loyer, puisque le nombre d’impayés semble stable. Mais à quel prix ? Les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage en raison de son coût.«  »Seul indicateur encourageant, le confort sanitaire de base continue de s’améliorer, puisque 99 % des logements disposent désormais d’eau courante, WC intérieurs et chauffage. »

Consulter le rapport complet et sa synthèse.