Contexte

Depuis plus dix ans, un programme a été mis en place sur le territoire de plusieurs agences départementales de la solidarité du Conseil Général de l’Hérault. Ce programme, dont la mise en œuvre s’est appuyée dès la phase expérimentale sur un partenariat étroit entre l’association GEFOSAT et les travailleurs médico-sociaux, permet de faire une expertise des logements dont les occupants sont en demande d’aide auprès des services sociaux.
Cette demande repose principalement sur deux motifs : soit une charge trop importante des factures énergétiques liées au logement pouvant entraîner impayés ou coupures d’énergie, soit l’impossibilité en hiver d’atteindre une température

de confort dans de bonnes conditions. Ces deux éléments peuvent être considérés comme des marqueurs d’une situation de précarité énergétique.
Au-delà de cette expertise du logement, des travaux peuvent être proposés ainsi que des solutions permettant aux occupants du logement de les mettre en œuvre. Ce programme est baptisé FATMEE : Fonds d’Aide aux Travaux de Maîtrise de l’Eau et de l’Énergie.

Face à ces situations, les travailleurs sociaux d’une part, les professionnels de GEFOSAT d’autre part, se posent régulièrement la question de l’impact de ces situations sur la santé de la population : comment le fait de vivre dans des logements insuffisamment chauffés impacte la santé de ces habitants, au-delà de l’impact plus général des situations de précarité dans lesquelles ces personnes sont. Alors que la Grande Bretagne, l’un des pays les plus avancés sur ces politiques, a eu dès les années 90 la question sanitaire comme axe d’alerte, de travail et de priorisation de ses actions, la France manque de travaux sur ce lien entre les problèmes de précarité énergétique et les questions de santé publique.

Des études diverses menées notamment au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé ont mis en avant le fait que « la surmortalité hivernale est fortement liée aux caractéristiques du logement » ainsi qu’un ensemble de pathologies (asthme, maladies respiratoires, etc.). Ces études ont montré aussi l’intérêt en termes de santé, et donc aussi de dépenses de santé, de s’attaquer à la cause du problème et d’améliorer l’efficacité énergétique des logements afin d’alléger le coût du maintien à des températures saines et confortables.

Ces interrogations rejoignent les préoccupations de la Fondation Abbé Pierre, impliquée dans la lutte contre la précarité énergétique depuis 2005. Convaincus qu’il y a un enjeu majeur dans la lutte contre la pauvreté énergétique à travailler à partir de l’entrée « santé », la Fondation Abbé Pierre a initié ce projet d’étude en collaboration avec le CREAI-ORS Languedoc-Roussillon et le GEFOSAT.

Télécharger le rapport d’étude :

Rapport Precarite energetique et sante dans l’Herault_avril 2013

Télécharger la plaquette de présentation des résultats de l’étude :

Plaquette_Quand c’est le logement qui rend malade

A l’occasion de la publication de l’étude, la Fondation Abbé Pierre a réalisé deux petits films de témoignages autour des questions liant la précarité énergétique et la santé. Entre constats et retours d’expériences, ces deux illustrations mettent en lumière des problèmes bien présents et des solutions pertinentes. Voir les films.